comme si on en pleurait pas déjà assez
l'air est lacrymogène.
on nous fait pleurer de voir clair
regretter d'être au monde
encore
les thorax crachent
l'air qu'ils engagent
chaque larme qu'on nous force à verser
porte en elle la trame de l'injustice,
un air connu.
Voyez, voyez ce qui, dans la géologie surhumaine, érode les montagnes pour les déplacer. Vous, les morbides, ne savez pas assez que les larmes d'aujourd'hui nourriront les vagues de demain. On ne peut tarir un coeur battant.
Sachez que je marquerai de peinture écarlate chaque point d'impact d'une larme sur le bitume, les rues acquiesceront le tempérament de nos artères. Vous verrez comment elles révèleront désarroi et colère innombrable.
Vous, caïmans morbides, gradés, bandés, sachez que vos instruments prolacrymaux ne font que forcer une envie de pleurer que nous avions déjà. C'est un drame de plus que je vois s'inscrire dans une histoire soushumaine qui n'en finit plus de pourrir le monde: sachez qu'en instaurant cette ère lacrymogène, vous consacrez une fois de plus la putréfaction comme modèle sociétal.
Je ne vous laisserai même pas le plaisir de pourrir seuls. Quand je crèverai, j'irai orner l'air des Hommes d'une vie de plus menée dignement.
Bien à vous,
Olyvier Leroux-Picard
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