Récemment, une professeure revenue de son expérience dominicaine me disait ceci:
"Déjà une semaine.. j'ai l'impression que c'était hier...j'ai l'impression que ca fait une éternité..."
J'ai trouvé l'image magnifique, le contraste entre l'impression d'hier, et l'impression d'éternité. Un beau décalage, qui n'a rien à voir avec l'avion. C'était hier, parce que l'expérience est encore bien vivante, pas encore finie, elle se prolonge dans les pensées, elle les occupe et pousse à se questionner: qu'est-ce qui se passe, pourquoi suis-je en train de faire ça, qu'est-ce qui se trame derrière ce qu'on tente de me vendre, les idées comme les produits?
En même temps, ça fait une éternité, parce que tout ce qui a été vécu, tout le cheminement parcouru est long, chargé, riche en expériences, en larmes et en sourires.
Clairement, Héraclite avait raison avec cette pensée: "On ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière". Même si la rivière porte le même nom, elle n'est plus identique au moment où elle a été baptisée. Comme le temps file, on change constamment, à chaque instant (par extension: on ne pense jamais deux fois avec la même tête), mais il est clair que certains évènements nous marquent plus que d'autres, surtout quand ils se passent à l'intérieur, dans les émotions. Dommage, mais ce n'est pas tout le monde qui décide de se faire le cadeau, parfois difficile à accepter, de laisser ses émotions l'envahir, ou encore mieux, s'éprendre de lui (car elles ne sont pas des ennemies).
Ainsi, peut-être qu'un indice pour savoir si on devrait s'attarder un peu sur ce qui se brasse en dedans serait d'avoir une impression d'hier et d'éternité, en même temps.
ps: la toile est de Frankétienne
ps: la toile est de Frankétienne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire