mercredi 25 janvier 2012

Dieu pour l'un, inspiration pour l'autre

Cette république n'est pas une république
c'est un Royaume

Il ne se passe pas un jour qui ne soit pas celui du Seigneur (je vis en République dominicale). Il ne se passe pas une phrase qui ne se termine pas par Dieu (il a toujours le dernier mot), amen.

J'ai mangé ce soir, gracia a Dios, mais qui remercie-t-on d'autre que ce que nous ne comprenons pas de nous-mêmes?

Et si cet indicible, ou "le subtil" comme le dit Shane, c'est à dire tous ces mystères faits d'intuition, d'émotions et de sentiments qui nous habitent et nous animent, si cet indicible que les artistes tentent d'exprimer sous une forme ou une autre était ce que les catholiques appellent Dieu?

Je vais loin en tissant ce parallèle. Claro. Mais depuis que je baigne dans un milieu pratiquant nourri de discours religieux, l'idée me grise sans pour autant que je titube. Quand ils disent "Sois à l'écoute de ton coeur et Dieu te parlera", j'entends "Plonge dans tes profondeurs et inspire-toi".

Une incertitude, une angoisse de ne pas savoir, deux manières de la vivre. Dans la noirceur, nous sommes tous pareils, aussi vulnérables les uns que les autres, mais une distinction s'impose: j'ai bien l'impression que les catholiques tendent davantage à vivre dans un monde de réponses, tandis que ceux qu'on appelle les artistes assumeraient plus d'incertitude, s'orientant plutôt avec des questions, ces roses des vents, dans une vaste odyssée. Ainsi, le monde religieux paraît limité, et le monde de l'art, démesuré comme un mouvement: le premier laisse peu de place à la créativité, le second en dépend. De l'Enclos, ou de tout ce qui peut s'imaginer, qui est le plus grand?

Certainement, la foi est d'une puissance impressionnante, elle permet de passer à travers moult réalités rudes et voraces, mais comme on le sait trop, il arrive que certains la tordent jusqu'à étrangler, d'une Main absolue à portée d'infini, l'ampleur de ces questions qui animent le commun des mortels (je m'éloigne du sujet, mais bon, tant qu'à y être). Ainsi plusieurs passeront le clair de leur vie à vivre pour ce qui viendra après elle, suivant les préceptes de ceux qui connaissent la "bonne parole", c'est à dire la bonne interprétation d'une poésie de téléphone arabe, hébreux, grec, latin et j'en passe, écrite sur des millénaires (comme mon ami Tony le dit, la Bible a gagné le Goncourt de l'Antiquité). Parlant d'elle, il faudra bien que je me mette à la lire, cette Bible au nom de laquelle tant de livres ont été mis à l'index, et qui maintenant l'est à son tour, du moins tacitement, en Occident. Pourtant il y a beaucoup de racines là-dedans, même si on ne veut pas toujours l'admettre.

Cela dit, la racine répond-t-elle mieux que la branche?

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