Quand je pense à la République, je bois, systématiquement,
quand je pense à la République, je bande et, je bronze et quand j'y pense encore, bon dieu je vois la mer
Je ne suis pas ici pour blâmer le touriste, d'autres le feront (la critique reste nécessaire). Plutôt partager, parler de cette crudité que je vois à l'oeil et à l'âme nus, de ces drames et sourires qui défilent devant moi, en moi. Quand voir devient vivre. Quand un quelque chose s'agite, un sentiment subtil, car difficile à exprimer, mais puissant aussi, car impossible à ignorer, un quelque chose qui, je le sens, me reliera au monde.
Vous savez, il suffit de détourner son regard de la mer en carte postale pour l'orienter vers les terres en sueurs, vers ceux qui en vivent et qui y survivent, pour commencer à réaliser l'ampleur de la mise en scène. On ne sait pas assez qu'ici, l'air est sucré par les fourneaux de glucométamorphose, que les étoiles se pavanent en ville, qu'Haïti habite dans les champs de cannes à sucre, que des musiciens jamment durant la messe, que les colmados (dépanneurs) possèdent des haut-parleurs plus gros qu'une vache, on ne sait pas assez qu'ici, dans les terres, on n'a pas besoin de maquiller pour apprécier. Cela dit, tout le monde ne connaît pas le rose.
Ces cahiers dominicains témoigneront de ce qui se passe. En moi ou ici, je ne sais plus trop où est la frontière, et à vrai dire, on s'en fou. Si je les appelle dominicains, c'est pour me donner un point de départ, et non pas d'arrivée. Toutes les pensées ne mènent pas ici; je les suivrai, avec vous. Comme le dit Laferrière, "J'écris dans la langue de celui qui est en train de me lire". Have a nice ride.
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